Provocations algériennes : mais où est passé Guignol ?

     Le pouvoir algérien nous humilie depuis le début de l'année. Je parle bien du gouvernement et non pas de la population. Il a bâti son programme sur la haine de la France et des Français depuis l'indépendance obtenue en 1962. Les dernières humiliations ont débuté par le refus de récupérer sur leur sol les OQTF de nationalité algérienne car jugés trop dangereux. Situation ubuesque et relevant du droit international. Ces ressortissants deviennent des apatrides. Le ministre de l'intérieur a réagi choisissant la politique du bras de fer afin de laver l'affront. Son attitude pouvait à terme déboucher sur des résultats en remettant en cause les accords de 1968, les privilèges pour les diplomates algériens (qui soit dit en passant participent au déficit chronique, l'obtention laxiste des visas. C'était sans compter sur Guignol. Car, comme à son habitude, il doit intervenir, se montrer, faire le "chefaillon". Il pense qu'avec son petit bâton, il va mater le méchant président algérien.. Il a pris le sujet en direct, déjugeant son ministre. Il devait lui apprendre la stratégie diplomatique. Le monde entier connaît et applaudit ses compétences ; en particulier Poutine et Trump. Il prend les rênes et va "coacher" le locataire de la place Beauvau. Mais, le dressage des chevaux sauvages n'est pas sa spécialité. Il a pourtant essayer d'amadouer son homologue, lui faisant des ronds de jambe, courbant l'échine. Et quel fut le résultat. Il est passé pour un Guignol dégradant encore l'image de la France. L'histoire se termine par le renvoi de douze diplomates français, le rappel de notre ambassadeur. Aucune réaction officielle de l'Elysée. Pire, on va s'occuper d'autre chose : donner des leçons aux américains sur le conflit ukrainien ; laissant le gouvernement gérer la nouvelle situation de crise. Bilan de l'intervention : zéro pointé.

    Nous avons une fois de plus été ridiculisés. Mais la réaction de Guignol lors de cet incident montre un malaise plus profond. La classe politique, du centre jusqu'à l'extrême gauche ne veut pas froisser la communauté algérienne. D'où vient ce sentiment ? Du masochisme développé par les "intellectuels" de gauche vis à vis de la colonisation. Le français et particulièrement l'homme blanc est responsable de tous les maux vis à vis des populations colonisées. Nous nous autoflagellons et nous nous infligeons des sévices en permanence. Pour exemple, Guignol a demandé pardon au nom de la France. Nous n'osons plus réagir à la moindre attaque même si nous sommes dans notre bon droit. En face, nos interlocuteurs le savent et en profitent. Si un problème apparaît entre un français caucasien et un autre interlocuteur, il suffit de traiter le caucasien de raciste pour qu'il recule et abandonne. C'est la stratégie défensive des migrants définies avec le soutien des élites de gauche. Rabaisser nos compatriotes au profit des étrangers. Cette naïveté est devenue un argument électoral pour le Nouveau Front Populaire. 

    Mais pourquoi se reprocher ce qu'on fait nos ancêtres ? Déjà, l'Algérie était intégrée à la France. Elle représentait trois départements français. Les "colons" n'étaient pas de riches propriétaires n'en déplaise à Jean-Michel Apathie et tous ses amis, mais la plupart étaient des immigrés espagnols ou italiens, des alsaciens voulant rester français après l'annexion de leur région par les allemands en 1870. Ils étaient issus des classes populaires et rêvaient de l'Eldorado comme leurs cousins ayant tenté leur chance aux Etats-Unis. Il y a eu sûrement des méfaits, dont le plus abominable a été l'abandon des harkis (leur mise à mort plutôt). Chaque français devrait en avoir honte.  Les élites gauchistes esquivent cette question. Il est vrai que les harkis se sont battus pour notre drapeau et que contrairement à ces moralisateurs ils aimaient notre pays. Ils méritent plus d'être français que la plupart de ces donneurs de leçon perpétuels. Ensuite, le peuple arabe n'est il pas le colonisateur de peuples autochtones tels que les berbères ou les kabyles? Ils sont issus de la péninsule arabique et ont conquis les territoires s'étendant de l'Inde jusqu'au Maghreb par les armes. Ils ont soumis les populations locales à leur religion et à leurs coutumes (il est par exemple obligatoire pour un Algérien ou un Marocain de faire le ramadan sous peine de sanctions pénales). Ce ne sont pas des colons ? Pourquoi nos intellectuels de gauche ne revendiquent pas pour les minorités ethniques des pays du Maghreb. En particulier en Algérie, pays où les kabyles sont maltraités. L'histoire est jalonnée de colonisations. Grecs, Romains, Wisigoths, Francs, Arabes, Moghols, Japonais, Ottomans l'ont fait. Ils ont tous soumis les peuples des terres conquises mais ont aussi apporter des progrès techniques et même parfois des progrès sociaux. Personne ne les juge. Et personne n'a le droit de les juger. L'Histoire est ainsi faite avec ses périodes d'oppression ou de liberté, de guerre ou de paix, de famine ou de festin. Chaque période amène ses joies et ses peines. Les peuples évolués savent tirer les conséquences de leurs victoires, de leurs échecs, de leurs excès sans pour autant dénigrer leur Histoire. C'est elle qui façonne un peuple, une civilisation. C'est tout comme une vie humaine, les anciens acquièrent la sagesse avec l'âge. Ils n'ont sûrement pas été des saints tout le long de leur vie, mais leur histoire personnelle est indispensable à leur réflexion et à leur prise de recul. Donc, arrêtons de nous autoflageller et de suivre ces idées nauséabondes. Soyons fiers de notre Histoire. Rappelons nous que la grandeur de la France est le fruit de monarchies absolues, de la Terreur jacobines, de l'empire napoléonien et de la colonisation. Ces époques sont loin des idéaux actuels. Mais sans eux, il n'y aurait pas notre civilisation et l'époque que nous vivons serait sûrement moins agréable.