Sans enfant pas d'avenir
Dans notre système de retraite, les pensions sont financées par les cotisations salariales et patronales. L'équilibre nombre d'actifs versus nombre de retraités est donc un facteur d'ordre 1. Aujourd'hui, le nombre de retraités s'accroît grâce à l'augmentation de l'espérance de vie. (j'ai déjà écrit des articles montrant que pour assurer l'équilibre il faudrait que la retraite soit prise à 67 ans ce qui correspond à 46 ans de cotisations). En appliquant une nouvelle mesure sur l'âge, ce problème peut être résolu. En effet, la hausse du nombre de retraités va s'arrêter naturellement : le nombre annuel de nouveaux cotisants est stable et la population vieillissant le nombre de décès va croître. Par contre, une autre difficulté va apparaître d'ici peu : la baisse du nombre de cotisants consécutives à la décroissance du nombre de naissances.
Pourquoi cette chute de la natalité dans notre pays ?
Déjà, tordons le cou à une idée très répandue. La légalisation de l'IVG n'est en aucun cas une cause de cette baisse. Le nombre d'interruptions volontaires de grossesse est stable depuis la promulgation de la loi Veil à environ 200 000 par an. On peut se poser la question du pourquoi ce chiffre ne diminue pas malgré les efforts faits en terme d'éducation et de communication sur la contraception mais cela n'influencerait pas le nombre de naissances. Une petite aparté : l'IVG est remboursé à 100% quelque soient les situations. Cela coûte environ 80 M€ aux contribuables. Je pense qu'une des raisons de la non baisse de ces actes est le manque de responsabilisation de la population (comme pour beaucoup de sujets). Le fait que ce soit gratuit enlève toute mauvaise conscience. On se fait plaisir sans penser aux conséquences. Et si conséquence gênante il y a, on la supprime sans aucun impact. Il faut donc responsabiliser les personnes en leur faisant payer une partie des frais (50 à 100€) hormis pour les cas où la vie de la femme enceinte et/ou du foetus sont en cause ou suite à agression ou viol. Certains rétorquerons que ce serait injuste car le fait d'avorter est une déjà une expérience traumatisante. Je veux bien le comprendre s'il y a un acte chirurgical, je suis un peu plus perplexe lorsque c'est réalisé par voie médicamenteuse (79% des IVG sont médicamenteux).
Mais revenons à nos moutons, quels critères peuvent influencer le taux de natalité ?
Lorsque l'on analyse le nombre de naissance par année, on remarque que la décroissance de la natalité des années 2020 est similaire à celle des années 1930. Avant guerre, les causes de cette baisse sont l'incertitude de l'avenir en raison du contexte économique suite au crash de 1929, le malthusianisme ambiant et la décroissance du nombre d'adultes en âge de procréer (morts à la guerre, faible taux de natalité pendant la guerre. N'oublions pas que l'âge moyen pour avoir son premier enfant à l'époque était 24 ans pour 31 ans aujourd'hui).
1°) La peur de l'avenir. Soyons réaliste, notre époque est fortement anxiogène. La crise COVID, le réchauffement climatique, les conflits (Ukraine, Palestine...), l'insécurité pèsent sur le moral des français. Les personnes en âge de procréer pensent que notre avenir est noir et que le futur sera plus compliqué à vivre que la période actuelle. Dans ces conditions et comme nous n'avons plus besoins de bras pour nous aider dans les tâches quotidiennes, on y réfléchit à deux fois avant de faire des enfants. On ne veut pas que notre progéniture vive des moments difficiles. Le matraquage quotidien des mauvaises nouvelles par les médias (à la limite de l'absurde) ne fait qu'empirer les choses. Ce rabâchage permanent tourne à la propagande et à l'endoctrinement qui pèse sur le moral de la société et sa croyance en l'avenir. Prenons un exemple, tout phénomène météorologique est instantanément lié au réchauffement climatique, c'est un axiome médiatique. Hors ce n'est pas toujours le cas. Mais pour le citoyen de base, il y a une relation de cause à effet et insidieusement il devient persuader qu'il n'y aura pas d'avenir florissant pour sa descendance
2°) Le malthusianisme. Cette théorie affirme qu'il faut réduire la population pour assurer l'avenir de la planète. Certains courants de pensée reprennent ces idées pour combattre le changement climatique. Cette pensée fait son chemin parmi les populations citadines, surtout chez les plus jeunes et influe sur le nombre de naissance
3°) Une période creuse. Certes le taux de natalité a baissé dans les années 1990 mais cela n'est pas comparable avec l'impact avant guerre.
Finalement, la peur de l'avenir et le malthusianisme sont des causes communes entre la baisse de la natalité en 1930 et celle de 2020, mais il en existe d'autres
L'entrée massive des femmes dans le monde du travail a fait évoluer les mentalités. Aujourd'hui, elles construisent elles mêmes leur avenir et ne sont plus dépendantes de leur conjoint. Elles assument des responsabilités, souhaitent faire une carrière. L'augmentation de l'âge de la mère lorsqu'elle a son premier enfant et la diminution du nombre d'enfant par femme en sont deux conséquences directes.
La recherche du plaisir. Nous sommes entrés dans un monde égoïste où le bien-être personnel est prioritaire par rapport au bon fonctionnement de la société. Hommes et femmes pensent principalement à leur confort, à leurs loisirs, à leur image dans la société. Il est de bon ton de faire du sport régulièrement, d'avoir des loisirs récréatifs (restaurants entre amis, soirées cinéma, théâtre...). L'arrivée d'un enfant dans un emploi du temps aussi dense devient rapidement une épine dans le pied. Il faut tout planifier. Petits, ces chérubins nous occupent à temps plein et rendent toute relation extra familiale difficile (surtout quand on n'a pas la fibre maternelle ou paternelle). Puis, il faut les amener à l'école, leur faire faire leurs devoirs, les amener aux activités, aller les voir faire du sport le week-end. Finalement, ils deviennent le centre du monde et c'est compliqué pour des parents qui ont été gâtés pourris et n'ont aucun sens des responsabilités. La solution la plus simple : ne pas avoir de succession.
Le niveau de vie. C'est un sujet dont on parle peu. On nous assène que le niveau de vie des français est en constante amélioration mais le coût des enfants augmentent de manière significative et sûrement plus vite que l'inflation. En effet, les besoins de nos chères têtes blondes ont fortement évolué. Il ne suffit plus de les nourrir et de les habiller, maintenant il faut les habiller avec de la marque quelque soit la richesse des parents (il n'y a qu'à aller dans un magasin Nike et voir la file d'attente à l'extérieur), il leur faut un téléphone avec un abonnement 4G, il leur faut des loisirs dignes de ce nom (qui n'a pas sa PS5 ou autre gadget inutile) et j'en passe. Et l'inflation des prix du logement. Une personne de plus demande généralement une habitation plus grande, donc plus chère. Quand on voit le prix des loyers aujourd'hui, on peut hésiter. Et les études ? Elles durent de plus en plus longtemps. Impossible de sortir du système éducatif avant 18 voire 20 ans et rapporter un peu d'argent à la famille. C'est une charge supplémentaire. Sans parler de la baisse du niveau scolaire qu'il faut compenser par des cours de rattrapage. L'éducation d'un enfant coûte cher et grève le budget familial. Certains font le choix de ne pas avoir d'enfant ou d'en avoir moins.
Le manque de politique familiale. Nos dirigeants ont plutôt fait l'inverse jusqu'ici et en particulier François Hollande et son ministre de l'économie, un certain Emmanuel Macron. Leurs choix pénalisent les familles avec enfants : moins d'aides, moins de réductions d'impôts.... Au contraire, il faudrait accompagner la démographie par des mesures fortes. L'avenir d'un pays dépend de sa population active. Si rien n'est fait rapidement, notre cher pays deviendra un EHPAD. L'impossibilité d'avoir un régime social équilibré (retraite mais aussi sécurité sociale qui sont financées par les actifs) sera le premier symptôme. Puis l'écroulement de notre économie qui ne sera plus compétitive donc plus attractive. Je vous le dis : sans enfant pas d'avenir
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