Guignol s'en va en guerre
Enfin, l'Europe vient de comprendre que pour peser dans le monde diplomatique, il fallait avoir la force de dissuasion nécessaire du point de vue militaire. Et Guignol mène la révolte européenne. Il est vent debout, s'opposant à Poutine frontalement (par micro interposé plutôt...), rugissant, alarmant nos compatriotes en leur annonçant que les Russes sont à nos portes, déclarant la patrie en danger !! Il est le sauveur de Zelensky, lui le preux chevalier sans peur et sans reproche, à la tête de la grande armée européenne.
Du moins, c'est le discours officiel !!
Mais qu'en est-il vraiment ? Aujourd'hui, si nous sommes attaqués militairement, nous avons des munitions pour tenir quelques jours, une semaine grand maximum et notre industrie militaire est presqu'à l'arrêt. Certes, les productions sont reparties avec les armes envoyées sur le front ukrainien, mais c'est loin d'être suffisant pour résister à une attaque, d'autant plus si le conflit s'enlise et devient une guerre de position comme dans le Donbass. Remilitariser notre pays implique des coûts importants en production, mais aussi avoir des soldats formés prêts à s'engager immédiatement, avoir des ingénieurs pour concevoir des armes adaptées au contexte actuel (drones, missiles..), développer nos systèmes de renseignement (dont les satellites...), avoir une logistique infaillible (et en particulier notre réseau ferroviaire) et être auto suffisant en terme alimentaire.
Hors avons-nous cela ?
- L'argent manque. Notre situation financière est critique et notre dette colossale. Augmenter les dépenses sans augmenter les impôts ou sans réduire d'autres budget n'est pas envisageable. Ce serait pure folie.
- Remobiliser des troupes. En fait, cela revient à rétablir le service militaire. Il est nécessaire d'embaucher pour accueillir ces nouvelles recrues mais il faut aussi les infrastructures (casernes, camps d'entraînement...). Cela aurait des effets positifs en revitalisant des villes de province et en ré-apprenant les valeurs à notre jeunesse. Mais pour cela, il faut des sous. Et des sous, il n'y en a plus
- Réinvestir dans la recherche militaire. Nous avons les talents : nos ingénieurs sont dans les meilleurs mondiaux. Mais ont-ils envie ? Les mentalités ont changé. Le "wokisme" s'est installé partout même dans nos grandes écoles (il suffit de voir le manque de respect les élèves de Polytechnique pour le PDG de Total qui a fait les mêmes études qu'eux). Les jeunes d'aujourd'hui ne veulent plus travailler dans l'industrie (trop dégradant, trop polluant), alors dans l'armement.... La seule possibilité est d'attirer les talents par des salaires attractifs et comparables à ceux des Banques ou des Cabinets de Conseil. Mais pour cela, il faut des euros. Et des euros, il n'y en a plus
- Avoir une logistique infaillible. Notre système autoroutier est un atout et aiderait à déplacer hommes et matériels (si on fait fi des émissions CO2). Nous avons aussi un excellent réseau ferroviaire. Par contre, les agents SNCF ne sont pas fiables. Ils sont noyautés par Sud et la CGT qui ont un sentiment national epsilonesque. Il faudrait réformer cette belle entreprise et revenir à la mentalité des cheminots pendant la guerre. Rappelons que par leurs sacrifices, ils ont été un acteur majeur de la Résistance et un soutien efficace aux troupes alliées pendant la seconde guerre mondiale. Guignol aura-t-il le courage de piloter ce changement ? Sûrement pas, il n'a même pas réussi à faire appliquer la réforme des retraites à la SNCF. Et en a-t-il le pouvoir ? Non plus, nous n'avons plus de majorité depuis les dernières élections législatives. A moins d'avoir une cause, même irréalisable, qui amène l'union nationale
- Une armée commune,
- Une diplomation commune,
- Une fiscalité et une couverture sociale commune.
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